CONSANGUINITE
En France, il existe un mythe, popularisé tout au long du XIX° siècle, sur la tare héréditaire ou congénitale et de l'influence néfaste d'une consanguinité élevée. Jusqu'au XII° siècle et avant l'imposition d'un modèle de mariage par l'Eglise Romaine, le mariage avait pour but de conserver le patrimoine au sein de la famille et d'empêcher les étrangers de rentrer dans le clan.
Cependant, depuis la nuit des temps, l'homme en sélectionnant et en croisant des animaux aux caractéristiques intéressantes et pensant qu'elles pouvaient être transmises à leurs descendants a crée des races. Toutes les races actuelles de chiens , sont issues, au départ, d'individus semblables.
Les qualités issues d'accouplements aléatoires se révélant peu transmissibles, le recours à la consanguinité a permis de fixer des caractères et aussi de mettre en évidence des défauts (un caractère représente l'expression visible ou quantifiable d'un ou plusieurs gènes, la taille par exemple).
Pour les individus, un phénotype semblable (ce que l'on peut voir, mesurer) ne traduit pas toujours un génotype identique. Chaque être vivant hérite par moitié des gènes de ses parents. Un même caractère peut-être transmis par les deux parents, l'individu sera homozygote, à l'inverse, un seul parent léguera ce caractère, l'individu sera hétérozygote.
Pour fixer un caractère, on doit rechercher des reproducteurs qui présentent tous deux, non seulement ce caractère, mais aussi un lien de parenté (consanguinité) de manière à augmenter l'homozygotie, c'est à dire l'uniformité des ordres édictés par les gènes parentaux et par là même la création d'une lignée.
Ce faisant, un caractère recessif, qui ne s'exprime pas lorsqu'il est unique (hétérozygote) apparait dans l'homozygotie. Ce peut-être une qualité ou un défaut. Une alliance non consanguine peut avoir les mêmes conséquences en mariant deux individus d'apparence saine mais porteurs d'un même gène recessif.
Dans la nature, la sélection élimine les animaux porteurs de tare, dans notre société, c'est l'éleveur qui repère et enlève de la reproduction les animaux atteints (méthode préconisée pour l'éradication de la dysplasie de la hanche des grands chiens).
L'observation et l'utilisation de la sélection généalogique, basée sur l'appréciation des ancêtres, descendants et collatéraux, permet de prédire la valeur généalogique d'un reproducteur.
Un champion apparu soudainement, peut trés bien produire des champions ou des "croutes", d'ou l'importance du pedigree qui permet de constater l'héritage des caractères recherchés et l'absence de tare chez tous les individus apparentés.
L'héritabilité se définit comme le pourcentage de variations phénotypiques qui est d'origine génétique. Plus l'héritabilité est grande, plus la précision de la sélection est élevée et plus la réponse à la sélection est élevée.
L'union consanguine, utilisée avec discernement, reste un des meilleurs outils de sélection.
Vous pouvez voir Travella Strike, champion en 1947, à l'age de 12 mois, issu de la 8° génération d'une lignée Travella, il annonce déjà les caractéristiques phénotypiques qui font des Travella: les champions actuels.
Notre souhait consiste, à produire et élever en France, en "line breeding" (il existe cinq degrés de parenté au moins entre les géniteurs), ce qui fait que les Travella, comme les grands élevages étrangers, ne doivent pas être considérés comme une lignée consanguine mais comme une souche donc une racine pour la race fox-terrier poil dur !
En France, la Société Centrale Canine vient d'interdire la consanguinité de type "close inbreeding" qui consiste à accoupler des reproducteurs du deuxième degré (frères x soeurs, parents x enfants), nous ne sommes pas concernés par ce type de consanguinité. Maintenant, pour qu'un chien soit reconnu sans consanguinité, il doit être "out breeding", c'est à dire que ses parents ne doivent pas avoir un seul ancêtre commun sur cinq générations... peu de chien ne sont pas concernés par ce critère !
A l'heure actuelle, il existe deux tares à transmission héréditaire, la luxation de la rotule et le syndrone de Van Den Gende-Gupta. Nos chiens ont été diagnostiqués et testés et diagnostiqués pour ces tares, ils sont tous indemnes.